Dimitri Sandler
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Dans ce cadre et face à la prolifération de l'image par le numérique, j'ai rapidement fait le choix résolu de l'argentique pour la capacité de la chimie à créer de l'image matière.
A vingt-quatre ans, je suis parti aux États-Unis où je me suis initié à la photographie avec un polaroïd SX70 que m'avait donné un parent. J'ai arpenté les différents boroughs de New York, ses banlieues pour créer un panorama des revers de la croissance économique et contester visuellement la doctrine du néolibéralisme. J'avais à ce moment-là surtout en tête les écrits de Benjamin sur l'image et l'idée de donner une dimension palpable et surtout sensible au concept de contre histoire.
Au départ les photographies n'étaient que le préalable d'un travail pictural sur lequel je me suis appliqué tout le temps que j'ai passé sur le continent américain et que j'ai exposé à Long Island. Je peignais dans un style que l'on a qualifié de « sous- réalisme », une forme d'expressionnisme aux teintes à la fois sombres et crues. Mais rapidement, en marge de ce travail pictural, il m'est apparu que la prise de vue, parce qu'elle fixe plus de détails que ne le pouvait ma façon de peindre, méritait que je lui accorde plus d'intérêt. J'ai acheté un appareil télémétrique japonais d'occasion et j'ai poursuivi mon travail de recherche sur les banlieues de New-York et ses habitants. Je me suis alors efforcé de transposer l'expressionnisme de mes toiles dans la prise de vue photographique en travaillant avec des films à vitesses rapides que je poussais encore d'un ou deux diaphs. Je cherchais le grain, la restitution de la matière. J'ai rapidement travaillé à la tombée du jour et même de nuit en songeant aux photographes japonais des années soixante, du mouvement Provoke, mais aussi aux maîtres flamands du clair-obscur.
De retour en France, j'ai poursuivi mes recherches photographiques, mais cette fois-ci avec un boîtier argentique 24/36 Leica, arpentant et les rues de Paris et sa banlieue pour figer des instants de vie. Je me suis rapidement orienté vers le portrait de rue et de bistrot. Mon approche à cette époque est essentiellement documentaire. Je m'installe alors longuement dans certains lieux pour me faire accepter avant de prendre les gens en photo. Je cherche à l'époque à développer une technique d'approche singulière de façon à me faire complètement oublier ou du moins accepter. C'est un travail de socialisation.
Je ne photographie qu'avec une focale fixe 50mm qui m'oblige à me rapprocher de mes sujets et à me faire connaître d'eux.
Entre 2012 et 2018, j'ai fondé une société de production vidéo et de photographie à but commercial : l'OEil du philosophe. J'ai réalisé de nombreux documentaires de commande et obtenu plusieurs prix dont notamment un Astéria d'Or au festival Green Award de Deauville en 2012.
En juin 2019, j'ai exposé une série de photographies intitulée « Noctambules » à la galerie André Lalou (75018). Cette série nocturne poursuit et parachève mes recherches commencées en 2012.
En septembre 2019, je suis lauréat du concours de photos publicitaire « On pose pour la pause », organisé par la Sécurité Routière en partenariat avec la Sanef et la Fnac.
En novembre 2019, j'ai remporté le premier prix de la photo d'art « En vacances » organisé par Ilford en partenariat avec Négatif Plus.
Enfin, j'ai reçu une mention honorable au concours international Neutral Density Award pour la saison 2019 avec un triptyque de nus.
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dimitri.sandler@gmail.com
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