Christian Lapie

Personnages hiératiques de plusieurs mètres de haut, solitaires ou en groupes, les sculptures de Christian Lapie, fichées dans la terre, retrouvent leur espace naturel. Il choisit ses chênes dans la forêt avant de les abattre, de les fendre et de les sculpter à la tronçonneuse. Geste apparemment violent qui produit des silhouettes à la base massive, à la tête anguleuse. Symbolique du temps, des rapports de la terre et du ciel, des mondes souterrain et aérien, double inversé - racines et branches -, l'arbre est vivant et l'artiste utilise sa taille, son fil et tout mouvement de torsion du tronc. Ces opérations terminées, il enflamme ses sculptures, dont il stoppe la combustion lorsqu'elles sont suffisamment noircies, mettant ainsi en jeu les quatre éléments - terre, air, feu, eau. Puis, il les installe, au gré de ses commandes, attentif et respectueux de l'esprit des lieux, ajoutant parfois une sphère, élément mobile de fragilité.